Le bal traditionnel du jeudi-Gras, interrompu, nous ne savons pourquoi l’année dernière, aura bien lieu le 11 février prochain au Théâtre.

Les cartes d’invitations vont être envoyées, et, très incessamment, nous indiquerons l’époque à laquelle les réclamations pourront être adressées à la commission, ainsi que le siège de cette commission.

Voilà une bonne nouvelle pour les marchands, qui auront à fournir les étoffes des costumes, pour les ouvriers, qui les confectionneront, pour les fournisseurs de toute sorte, qui concourront à l’ornementation de la salle, et pour les pauvres surtout, puisque, spontanément d’une voix unanime les souscripteurs se sont dit : « On quêtera pour les pauvres ! »

Nous avons beau vieillir, nous ne saurions être un Caton pour la jeunesse, lorsque nous la voyons viser, à travers une joie bruyante de quelques heures, le bonheur calme et ineffable de soulager la misère.

Quel que soit la main qui donne, nous la bénissons parce que l’aumône est tout à la fois, une œuvre chrétienne et un acte politique.

Riches, voulez-vous que les pauvres vous voient sans aigreur, sans haine, sans jalousie ? Faites comme nos jeunes gens : souvenez-vous d’eux dans vos plaisirs[1].


[1]          Blanc, (A.), Le journal des P.O., 1869.