Association ethnographique

Mois : avril 2022

La procession des Saintes Hosties à Pézilla la Rivière (Riberal), dimanche de Pâsquettes 24 avril 2022.

Pendant la révolution, le 07 Février 1794 le maire de l’époque Jean Bonafos l’enleva, avec sa grande hostie, du tabernacle de l’Eglise pour le cacher chez lui, pendant qu’une paroissienne, Rose Llorens emportait chez elle quatre petites hosties pour les placer dans un petit sucrier caché dans un placard . Des personnes pieuses qui connaissaient ce secret se réunissaient de temps en temps pour venir prier. Cela dura sept ans, jusqu’au retour dans les villages des prêtres exilés. Ce n’est ainsi que le 05 Décembre 1800, que l’abbé Siuroles les a récupérées et remises dans le tabernacle de l’église. Trois Jours plus tard l’abbé Peronne a constaté leur bon état de conservation, et quelque temps après que le sucrier de verre blanc s’était doré de très fines paillettes d’or faisant naître une dévotion du « ciboire doré par Jésus Christ ». Les Saintes hosties ont été par la suite placées dans un grand ostensoir à cinq lunules fabriqué spécialement par l’orfèvre parisien Placide Poussielgue Rusand au milieu du XIX e et financé par la famille Anglade d’Oms. A partir de 1848, un fête spéciale sera célébrée tous les ans, pour « Pasquettes » , le dimanche après Pâques : les pèlerins des paroisses voisines ou plus éloignées, venaient voir les « hosties miraculeuses ». Cela a provoqué la construction de l’église débutée en 1886 et inaugurée en 1893. Les vitraux de cette église relatent cette histoire : certains y sont représentés sur le grand ostensoir.

Hosties et sucrier de Pézilla.

LLEÓ COMELERAN (Perpignan, 1830- Barcelone, ?). »Gloire espagnole », 1890.

Huile sur toile, signée dans le coin inférieur gauche.Avec plaque « Mes m’estimo honra sense barcos que no pas barcos sense honra (Plus digne d’honneur sans navires, que des navires sans honneur) ».

Mesures : 110 x 127 cm ; 142 x 158 cm (cadre).

Lleó Comeleran nous offre dans cette toile une scène d’intérieur chargée de symbolisme, reflet du nationalisme espagnol et de l’identité nationale au XIXe siècle. On y voit un père fier de lui qui raconte à son fils les événements qui se sont déroulés dans la marine. Le petit garçon écoute attentivement, absorbé par les paroles grandioses de son père, tenant dans ses mains un pamphlet portant l’inscription « Gloire de l’Espagne » et le portrait de Casto Méndez Núñez, marin, officier militaire espagnol et contre-amiral de la marine royale espagnole. La plaque dans le cadre, avec l’inscription « Mieux vaut l’honneur sans navires que les navires sans honneur », permet de comprendre le but moral de la toile : il s’agit d’un cliché espagnol prononcé par Casto Méndez Núñez exprimant la préférence pour l’honneur ou la distinction plutôt que pour les avantages matériels.

Il correspond au stéréotype national, qui présente les Espagnols comme insouciants et détachés. Lleó Comeleran place les personnages principaux près d’une cheminée : le garçon est représenté assis sur une humble chaise en bois et en osier, le père sur un coffre en bois sculpté. L’intérieur est complété par des cruches, des bouteilles, des assiettes, des quinquets, des carafes et autres ustensiles typiques du statut social et économique des personnes représentées.Peintre et dessinateur, Lleó Comeleran participa assidûment aux expositions d’art organisées à Barcelone en 1866, 1868, 1870, 1871, 1873 et 1876, présentant ses toiles de marines, de paysages et de portraits populaires. En 1875, il peint et décore la nouvelle salle d’art de Francesc Bassols, et en 1881, il expose à la Casa Segur de abanicos. Comeleran se consacre ensuite à l’illustration de revues et de livres, contribuant à « La Ilustración 1881 – 1886) » et au livre « La Historia general de la masonería (1883) ».

Source : Sedart.com, vente du 07 avril 2022. Barcelone.