
Les nombreux albums de costumes des provinces françaises, publiés sous le règne de Louis-Philippe, démontrent l’intérêt des romantiques à vouloir œuvrer pour conserver le témoignage d’une France rurale et pittoresque. Devant la disparition rapide des anciennes modes provinciales, les éditeurs offrent à leur public des lithographies très bien documentés.
Le Roussillon possède grâce à Alphonse Bayot un album de lithographies de costume, mis en scènes dans leur environnement. Ce travail avait commencé dés 1829 avec l’association de bayot avec l’architecte Prosper de Basterot dans une collection de gravures intitulées :
« Voyage aux Ermitages ». L’ermitage Saint Antoine de Galamus fait partie de la première des six livraisons prévues. « La composition en est si parfaite que, sans avoir vu ce site déjà pittoresque, on peut en avoir une idée exacte. Les dessins comme l’exécution lithographique ne laissent rien à désirer[1]. »
Alphonse Bayot apporte déjà à ces gravures un aspect documentaire sur les costumes catalans, aspect qu’il pousse encore plus dans son « Album des costumes roussillonnais dédié à la ville de Perpignan » paru probablement vers 1833. Il y propose des scènes aux titres évocateurs de la vie quotidienne roussillonnaise comme le retour des champs, les cancans, des hommes buvant à la régalade dans une taverne, ou plus révélatrices encore du caractère catalan avec les contrebandiers, l’ermite et sa capelleta ou encore la procession de la Sanch.
Malgré cet engouement, certaines lithographies de l’époque sont à analyser avec précautions, notamment quand le travail lithographique s’est effectué loin du Roussillon. Lors de la parution des «Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France» du baron Taylor en 1835, un journaliste s’étonne de la gravure montrant le Castillet à Perpignan: «nous regrettons pareillement que la vérité du costume n’ait pas été conservée dans les figures si habillement introduites pour animer la scène. Le vêtement des paysans choque les yeux des roussillonnais habitués à la vue du long bonnet catalan pour les hommes et du bonnet rond et de la capuche pour les femmes». Les autres livraisons seront heureusement beaucoup plus précises.
[1] JPO, 1829, 21/02.
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