Portrait de femme, vers 1790-1800, col. part.

Jeanne Vidal Rivière était la femme d’un cafetier de la place de la Loge à Perpignan. Cette place fut le premier endroit de la ville à voir apparaître les cafés, ces nouveaux lieux de sociabilité, au milieu du XVIIIe s. Femme de bonne condition, elle possédait une garde robe importante ainsi qu’un coffret à bijoux. Le 10 frimaire de l’an 4 (30 novembre 1794), sa garde robe est décrite comme suit :

« un tablier de soie noire,

un capuchon de soie noire,

une jupe de bourrette rayée,

une jupe de papeline,

trois jupes d’indiennes,

deux jupes de cotonnades rayées,

deux jupes de mousseline blanche,

cinq tabliers d’indienne,

un tablier en coton rayé,

deux tabliers de quadrille,

une jupe de bourrette rayée,

quatre corsets de coton,

un corset de nankin,

un corset en drap de coton,

deux en papeline noire,

un en drap de coton rayé,

dix mouchoirs d’indienne pour le col,

une jupe de cotonnade blanche,

une capuche de sergette noire,

deux tabliers de cotonnade,

une jupe de cotonnade,

dix-neuf chemises,

trois paires de souliers d’étoffes,

une paire de souliers d’étoffe bronzée,

douze bas de coton,

trente six coiffes,

quatre mouchoirs de mousseline blanche,

deux coiffes d’enfant,

une montre en or sans anneau ni cordon faite à Paris,

un esclavage en or avec sa plaque,

une jeannette avec son cœur, le tout d’or avec ruban de soie,

une paire de pendants d’or pour les oreilles,

une bague d’or avec sept pierres violettes,

un jonc avec deux petits cœurs le tout d’or,

une boite d’ivoire garnie d’écaille avec un portrait,

une croix en grenat dont un est démonté de son amande,

un jonc cassé,

une bague d’or ronde,

une bague avec un grenat en forme de cœur coupé avec une petite esse de crochet d’argent,

une montre d’argent, chaine d’acier et la clef de cuivre sans nom de facteur,

deux paires de boucles petites d’argent,

deux paires de boucles d’argent pour les souliers,

un crochet (clavier) d’argent avec sa chaine de même ».