Ball rossellones (bal roussilonnais), lithographie, A. Bayot, Médiathèque de Perpignan.

(Chansonnette roussillonnaise anonyme)

1-Charmante fillette,

Je vous chanterais

Une chansonnette

Simple et joliette,

Sur la belle fête

de la Saint André

.

2-Flageolet musette,

En brillants éclats,

Tambour, clarinettes,

Hautbois, castagnettes,

Font que l’on s’apprête

Pour le contrepas.

.

3-L’air des ségadilles,

Fait fuir le travail,

Et cent jeunes filles,

Fraîches et gentilles

En joyeux quadrille,

Vont danser le baill.

.

4-On rit, on s’excite,

La foule en attrait,

S’élance et s’agite,

Recule ou s’évite,

Avance plus vite

Et tourne toujours.

.

5-La toutes les belles,

Dansent de concert,

Et les Demoiselles,

Et les Pastourelles,

Comme sœurs jumelles,

S’élancent en l’air.

.

6-Avant qu’on achève,

Chaque Catalan,

D’un bras plein de sève,

Balance et soulève,

Sa belle et l’enlève,

D’un air triomphant.

.

7-Puis on recommence,

Chacun à son tour,

Dans la ronde immense,

S’égaie et se lance,

Puis enfin la danse

Cesse avec le jour.

.

8-Baill espardagnettes,

Jamais n’oublierais,

Et pour vous je souhaite,

Que cent ans fillette,

Nous voyons la fête

De la saint André[1].

Cette chanson populaire, dont il ne subsiste que le texte, date de la première moitié du XIXe siècle. Le baill, gallicisme tiré du catalan, se traduit par bal populaire. Les instruments étaient formés par quelques hautbois, une cornemuse et un flaviol formant une cobla de Joglars. Les danses de cette époque sont les courandes (sorte de farandole), la sacadille, le contrepas qui s’achève par le saut roussillonnais où le danseur soulève sa cavalière. Le quadrille, ou contredanse, fait son apparition à la fin des années 1830.


[1]              Archives municipales de Perpignan, fonds de Gonzalvo.