Portrait de femme en miniature, école française, vers 1800, col. part.

En 1802, les femmes aisées des hauts cantons autour de Saint Laurent de Cerdans se parent de fichus d’indiennes carrés, achetés à la foire de Céret.

Les étoffes et habits proposés aux foires régulières, sont complétés par les marchandises livrées par des colporteurs, par exemple « 6 pans et demi d’indienne terre d’Égypte à bouquets jaunes pour la confection ».

Des étoffes ont des usages très précis comme en 1811 ce métrage d’étoffe en laine puce dite du vœu de sainte Thérèse, afin de confectionner le suaire d’un enfant.

Le châle (orthographié schall) y fait bien sûr son apparition : « madras en laine fonds bleu, et un autre schall en laine fonds blanc [1] ».

Robe en coton imprimé, Design Hub Barcelone.

L’avènement de l’Empire sonne le glas de toutes excentricités. Un costume sobre et élégant s’impose aux adeptes de la mode parisienne, costume ayant désormais les caractéristiques morales attendues. La mode se répand plus facilement auprès des classes populaires grâce à la baisse des prix des toiles fines de coton et des indiennes. Le châle en cachemire se généralise et devient un élément important du costume traditionnel.

La coiffe dite « catalane » adopte alors sa forme définitive. Vers 1804, Catherine Erra, de Millas « était une femme bien faite, elle était propre et bien mise, surtout les jours de fête, lorsqu’elle portait sa jupe neuve ou qu’elle arborait sa coiffe des dimanches [2]

Simple en semaine, elle est remplacée par une coiffe en mousseline brodée les jours de fête. Les bijoux comme l’esclavage, des boucles d’oreilles fileuses ou carbassettes en or creux sont portées par les paysannes aisées alors que les pierres fines ou fausses serties sur or sont plutôt l’apanage des seules bourgeoises.

La croix jeannette en or creux avec son cœur est toujours d’usage dans les milieux modestes. La femme aisée préférera une croix badine, de petite taille, en or et grenats ou en argent et roses de diamants.

Jeune femme à la mode, vers 1800, col. part. Perpignan.

[1]              ADPO, 8 J 88.

[2]              ADPO, 59 J 18, souvenirs de la famille Ferriol.